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     "Ma vie était un fusil chargé"

    (Cliquez sur l'image pour accéder au site du diffuseur)

     

              Et voici que je viens de terminer la découverte du nouveau livre de Marie Gillet (ici son blog), qui vraiment me plaît beaucoup.

              Elle y présente une fillette benjamine non désirée d'une famille d'intellectuels masculins machistes, confrontée à l'orgueil d'un père qui la qualifie, tout comme sa mère, d'incapable et d'à jamais illettrée.

               Pour gagner l'amour ou du moins l'estime de celui-ci, elle refoule la merveilleuse créativité enfantine qui dormait en elle et s'acharne à lire de mieux en mieux, de plus en plus, jusqu'à obliger sa maîtresse d'école à sortir un dictionnaire pour l'occuper lorsqu'elle avait fini son travail longtemps avant les autres. Mais rien n'y fait. Et peu à peu, devant le rejet ostensible du père et la fuite craintive de la mère, elle se retrouve seule face aux livres au sujet desquels elle ne peut échanger avec personne.

               Alors, quelque chose se produit... Quelque chose de la nature du miracle...

           Mais Marie évoque plutôt une "Société Secrète des Livres" qui se réunirait régulièrement pour envoyer des Chevaliers (ou plus exactement, des "livres-chevaliers") porter secours aux lecteurs et lectrices gravement menacés.

               Ceux-ci interviennent subrepticement, tombant de façon inopinée aux pieds de la personne pour qu'elle les ramasse, réapparaissant contre toute attente au pied de son lit, surgissant au coin d'une étagère de librairie... jusqu'à ce que, stupéfiée, elle les lise et relise jusqu'à y découvrir des perches tendues pour s'évader, des portes ouvertes là où il y avait des murs, et enfin un ciel miraculeux pour s'y envoler.

              C'est ainsi qu'au fil du temps, Marie en découvre cinq qui réussissent à la sauver de l'enfermement dramatique dans lequel elle se débattait, à lui faire changer de vie et et à lui rendre confiance en elle.

            
      Voici un passage de l'avant-dernier chapitre :


    « Quand un livre-chevalier est envoyé auprès d'un lecteur, c'est pour une raison bien précise que ledit lecteur ignore dans un premier temps puis perçoit de plus en plus précisément jusqu'à se rendre compte qu'il est temps pour lui de poser des actes au risque de disparaître. Mais le livre-chevalier n'agit pas seul : il s'appuie sur d'autres livres pour préparer le terrain ou enfoncer le clou ainsi que sur d'autres membres de son équipe de livres-chevaliers. En effet, quand un lecteur est en perdition comme je l'ai été et que la Société Secrète des Livres le prend en charge, c'est toute une équipe qui est constituée. Comme il y a un temps pour tout, il y a un livre pour chacun et un livre pour chaque partie de chacun. »

    Ma Vie était un Fusil chargé, p.153.

     

           Le ton alerte, souvent humoristique et traduisant un réel détachement par rapport aux épreuves rencontrées, la finesse de l'imagination qui enveloppe l'acte de lire de tout un monde de rêve, tout ceci ne peut nous laisser indifférents ; et pour tout dire, c'est l'immense sensibilité de Marie et son sens aigu de la communication et du partage, qui font de cet ouvrage une merveilleuse rencontre comme s'il s'agissait, notre auteure le dit elle-même, d'un nouvel ami entré dans notre maison.

     

     

     


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              Devant l'invasion de néologismes issus de l'anglais, du japonais, de la technologie ou encore d'un nouvel argot familier, devant le déploiement des sigles et des abréviations pratiquées parce que l'on écrit de plus en plus vite, je vois les règles de la langue française petit à petit s'effriter, oubliées parce qu'on a fait trop de maths, de sport ou d'informatique pour pouvoir les étudier correctement, ou même non retenues par ceux qui ont lu mais trop vite, sans une bonne mémoire visuelle.

         Parfois il peut s'agir de fautes de frappe... mais si cela se répète, on commence à douter surtout qu'une frappe, cela se corrige à la relecture. C'est semble-t-il le cas de ce malencontreux intitulé d'article paru dernièrement dans la Nouvelle République du Centre Ouest, édition de Châteauroux :

     

    Pauvre français


             Voyez-vous la faute ? Non ? Avez-vous mis la phrase à la 2e ou 3e personne, pour voir ? ...

                Alors ?

    Pauvre français

            Heureusement, c'est corrigé en fin d'article. Mais je vois très souvent cette faute, même dans des livres publiés, et il arrive un moment où cela agace vraiment.

            Il s'agit d'une faute de concordance des temps : quand on parle au passé, il existe un futur par rapport au passé, qui se conjugue comme le conditionnel.

             Même problème avec le subjonctif. Quand on parle au passé, le subjonctif passe à l'imparfait, et si l'on utilise la 3e personne du singulier, gare à la confusion avec le passé simple !  

                      « Je voulais qu'il comprît » (présent : "je veux qu'il comprenne")

                    Mais le comble, c'est que l'on reproduise cette  erreur avec des verbes du 1er groupe ou apparentés. Je viens de lire récemment :

                  «   Il fallait qu'il alla... »  ou « Il fallut qu'il rencontra... » !

              Que dites-vous au présent ? «  Il faut qu'il aille  » :  c'est bien le subjonctif ! Et il faut donc écrire :

    « Qu'il allât » et « Qu'il rencontrât ».

        
            Dans d'autres livres, je trouve des confusions entre l'imparfait et le passé simple... Les actions se succèdent-elles, ou bien durent-elles dans une vaste description ? (« Je retrouvais l'Afrique avec joie... mais bientôt j'attrapais une hépatite virale à cause du manque de propreté du matériel dans lequel nous mangions »). On peut se poser la question, mais il arrive tout de même un moment où l'on voit qu'il s'agit bien d'une succession d'actions et où l'on pleure pour la langue française.

     
             Par ailleurs, il me semble que l'on pratique de moins en moins l'inversion du sujet dans les questions ou lorsque la phrase débute par un adverbe. C'est le cas notamment dans les journaux télévisés où cela me choque vraiment :

    «  Pourquoi les français prennent le train ? »

          - Prennent-ils !

            Mais oui, bien sûr on dit maintenant couramment : Vous voulez du café ? Vous avez faim ? Même dans les traductions proposées par Duolingo, l'application sur laquelle je révise mon anglais, je trouve une exigence de correction dans la formule interrogative avec "do" suivi du sujet tandis que l'inversion de celui-ci est omise en français... Dans les questions l'application préfère la périphrase "est-ce que" et ne tolère que parfois l'inversion du sujet pour mes traductions.

              L'inversion du sujet est obligatoire aussi lorsque la phrase commence par des adverbes tels que "aussi", "ainsi", "sans doute", "peut-être". Or j'entends :

    «  Sans doute les agriculteurs vont être mécontents.... » Sans doute les agriculteurs vont-ils (...) !


            Enfin, que dire des pléonasmes après le pronom "en" dont on oublie qu'il représente déjà le nom qui le précède ?

                      « Ce tableau, je voudrais vous en montrer sa beauté ».

             Le pronom "en" représente déjà le mot "tableau", donc pas besoin de possessif ! C'est comme si vous disiez : " C'est un tableau dont je voudrais vous montrer sa beauté"... Là, on réagit davantage ; et pourtant je crois que certains seraient capables de le dire.

               Il est vrai que depuis bien longtemps déjà dans les journaux météo ou autres j'entends aussi des phrases du genre :

                  « Rendons-nous dans les Territoires d'Outre-Mer où là-bas,» (ou encore : « où là », ce qui est encore plus rigolo), «le soleil brille vraiment.» C'est la folie du Ouh là !

                   "Où" indiquant le lieu il est inutile de le répéter avec "là".


                J'en arrive à la prononciation, puisque nous parlons des journalistes de télévision (mais il s'agit bien entendu de certains, pas de tous ! Il y en a qui s'expriment avec une correction parfaite, heureusement)...

              Je croyais qu'une voyelle suivie de deux consonnes était une voyelle ouverte, contrairement à celle suivie d'une seule consonne ? Par exemple, dans "j'appelle" le "e" se prononce "è" et dans  "j'appelais" il se  prononce "e".

                  Or j'entends "Besson" se prononcer "Beuçon", et "Biscarosse" se prononcer "Biscarôce".

     

          Où allons-nous ? Je me sens devenir une vieille grincheuse attachée à ses traditions... Mais pourtant lorsque je regarde sur internet, ces règles sont toujours indiquées.

     

    Arc-en-Ciel

     

    Vivement le printemps !

     

     

     

     

           


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             Quand nous sommes arrivés avec nos cadres ce matin à la MELI (1), les grilles d'accrochage manquaient. Le jeune homme préposé à l'accueil n'avait pas été prévenu et se précipita avec une gentillesse sans égale pour nous en trouver.

              Heureusement, dans le groupe un peu disparate des "poètes" d'Issoudun (dont les plus convaincus ont préféré se regrouper à Bourges, ville plus fournie en public éventuel !), il y en avait peu à avoir été séduits par le thème de "la Grâce"; aussi le mien, participante occasionnelle, fut-il le bienvenu.

             Face à l'importante exposition de tableaux des "Amis de Montmartre" dans le Hall voisin, nous faisions un peu triste figure dans ce couloir, à la différence de la dernière fois où j'avais participé en 2013, où nous avions bénéficié non seulement de plus l'espace mais aussi de la présence de la presse (voir ici).


    (1) Maison d'expression et des loisirs d'Issoudun.

     

    Exposition printemps des poètes


              Voici la présentation de l'exposition, avec mon poème à gauche, et au-dessus celui de Robert que l'on aperçoit debout derrière : Robert Bichet qui est bien connu à Issoudun pour être un artiste complet - non seulement poète et peintre très original d'encres de chine et aquarelles, mais aussi ancien directeur du Conservatoire, compositeur et conférencier féru de musique contemporaine agréable à l'oreille, cherchant de tout son cœur à la faire découvrir et aimer de tous sans aucune connaissance musicale préalable. Il manque à droite un autre poème de lui que j'insérerai plus bas, car on était en train de réparer l'attache du tableau...

    Exposition

              Voici maintenant le panneau arrière, avec deux poèmes de Jean-Noël Baglan le président du groupe poétique, sur la gauche. D'autres cadres paraît-il attendent que de nouvelles grilles soient apportées.

     

    Exposition

              J'ai essayé de vous agrandir celui-ci que Jean-Noël a dédié à Fabienne Dupuy, photographiée en bas sur la gauche avec une tresse, une excellente enseignante de danse contemporaine qui a marqué l'une de mes filles comme beaucoup d'autres jeunes filles de cette ville.

     

    Exposition


             Voici maintenant celui de Robert accompagné de son illustration autographe, un élan de rêve comme toutes ses œuvres, qui parle d'un bateau-voyage, de petites maisons blotties, d'arbres tendus vers le ciel, de tours aux multiples fenêtres, d'oiseaux envolés vers des lunes souriantes, de pierres qui dansent et de bulles de bonheur.

             Ci-dessous, le second de retour : il est dédié à la Beauté (les photos peuvent être agrandies).

     

    Exposition

     

       

     


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          Le thème retenu cette année pour le Printemps des Poètes est la Grâce.

           J'ai eu envie d'y participer, et de reprendre ma plume de poète depuis quelque temps endormie.

     

    LA GRÂCE
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    La Grâce       Elle danse

          Dans la feuille qui vole,

          Elle joue

          Sur l’abeille qui butine,

          Elle vire

          Dans la poussière au vent,

          Elle poudroie

          Dans le rayon doré,

     

     

    Elle vibre

    Sous la corde chantante,

    Elle ondoie

    En mouvements déliés,

    Elle s’enfle

    En vastes paysages,

    Elle glisse

    Sur la branche qui bruit,

     

    La GrâceElle éveille
    La voûte constellée

    Elle caresse

    Les flots étincelants,

    Elle porte

    Nos cœurs émerveillés,

    Elle rêve

    En douceur radieuse,                        

     

    La Grâce,

    Ou l’Amour incarné

     

     

              Avec le Groupe Poétique François Villon d'Issoudun, j'exposerai mon poème encadré à la Maison d'Expression et des Loisirs d'Issoudun (MELI) samedi matin 16 mars pour qu'il y demeure jusqu'au 5 avril.

     

     

     


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            Le soleil monte subrepticement dans le ciel, sans que nous puissions trop le suivre tant nos journées restent souvent pluvieuses.

               Pourtant, depuis février il s'est trouvé quelques belles matinées où, à peine les volets ouverts au matin, on entendait déjà le joyeux gazouillis des mésanges bâtissant leurs nids.

             Ah ! Les petites mésanges avec leur frais "titiou titiou ti", comme je les aime ! Elles mettent le cœur en joie autant que les rayons du soleil, elles sentent bon les petites feuilles naissantes et l'odeur enivrante des premiers bourgeons chargés d'oxygène.

     

            Quand le soir descend, c'est le merle qui se fait entendre. Il paraît qu'il veut faire savoir qu'il est sur son territoire, mais moi je suis certaine qu'il salue la tombée du jour et chante pour le crépuscule. Tout au long du coucher du soleil, il ne cesse de moduler ses chaleureuses phrases flûtées, soignant ses effets, variant les tons, esquissant des improvisations en musicien accompli, traversant le silence puis le laissant réapparaître comme un point d'orgue après une mélodie demeurée en suspens...

          Ce soir, son épouse la merlette s'était juchée sur la haie pour l'écouter. Au-dessus d'elle, dans le grand cerisier, il semblait lui parler d'amour, lançant vers le ciel des trilles extasiées. Elle, muette, ne bougeait pas. C'était leur secret. Ils étaient chez eux, habitant ce jardin depuis de nombreuses années, et bientôt, ils allaient connaître un nouveau printemps. Ils saluaient ce moment, heureux d'être là.

     

            Que serions-nous, sans les oiseaux ? Quels maîtres ils sont pour nous, quels amis extraordinaires aussi ! Quand je pense à tous ces arbres qui ont été coupés dans ce quartier depuis mon arrivée, je tremble. Ne nous restera-t-il bientôt que quelques moineaux ? Le humains sont effrayants : les arbres les gênent, ils ont besoin de place pour garer leurs voitures et hop ! Ils les font sauter. Et puis ils ont aussi des chats qui guettent, et chassent les oiseaux !

           Alors les oiseaux reculent, mais ils chantent si fort qu'on les entend toujours de loin, et l'on reprend courage.

            Bientôt nous entendrons le coucou, et nous saurons que la belle saison est arrivée.

     

     

     


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