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    Le soleil éclabousse le jardin
    D'une lumière d'or ;
    C'est trop d'été, soudain,
    Pour cette terre qui s'endort,
    Harassée de chaleur,
      Pourtant si pieusement nourrie
    Par des mains travailleuses...

    Le ruisselet semble tari,
    Mais auprès des citernes bleues
    Des fleurs jaillissent en bouquets,
    Couleur de rouille et d'incarnat,
    Plaisir et réconfort des yeux.





    Aux arbres dégarnis
    Il reste quelques pommes,
    Mais parmi la verdure,
    De gros pavés oranges çà et là jonchent le sol,
    Sous les yeux ébahis des tomates blafardes...





    Des citrouilles s'étalent,
    Courges, ou potimarrons,
    Et se tordent au sol en des formes étranges...
    Cette fourche, là-bas, n'est-ce pas un balai ?
    Ce chapeau rapiécé, ce menton en galoche...
    Fuyons !!! Car je crois bien que la sorcière approche,
    Une verrue au nez, du fond du potager... !



     
     
     
     
    (Poème publié dans mon recueil "Instants Secrets")
     
     
     
     

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    Simon-Photo Nouvelle République

     

     

    Simon

    Tu avais vingt-et-un ans

    Et des tas de copains

    Au foot

    Une jolie sœur

    Un grand frère

    Et des parents adorables

    Qui tenaient le Bar-tabac du Centre Ville

     

    Ce samedi soir

    Tu es parti en boîte

    Avec des potes

    Tout là-bas dans le Cher

    Ce n'était pas la première fois

    Tu connaissais bien

    Surtout le videur

    Un grand gaillard gentil comme l'ours Baloo

    Ami de ta famille

     

    Tu t'es bien amusé

    Tu as rencontré des filles

    Ou retrouvé certaines

    Tu t'es éclaté

    Tu as rigolé

    Mais au petit matin

    Lorsque tu es sorti

    Il y avait du grabuge dehors

     

    Des gars peut-être même pas d'ici

    Qui avaient bu et fumé

    Et qui s'invectivaient

    Armés de couteaux

    Si nombreux et violents

    Que le pauvre gardien

    Désarmé et père de famille

    N'osa pas s'interposer

     

    Tu as voulu passer

    Peut-être riposter

    Et c'est toi qui as pris

    Toi qui n'y étais pour rien

    Arrivé là au mauvais moment

    Tu t'es pris un coup de lame dans le cœur

     

    Mort

    Tout seul

    Pour rien

    Sans avoir rien fait

     

    Tous sidérés

    Comment trouver le coupable

    Va-t-on le chercher

     

    Le gardien horrifié

    Et les parents brisés

    Brisés tous les copains

    Tous ceux qui les aimaient

    Et qui pleurent pour leur peine

     

     

    Pourquoi tant de violence

    Pourquoi

    Pourquoi

    Pourquoi

     

     

    Marche Blanche-Photo Le Berry Républicain

     

     

     Voir les articles de presse ici, puis ici et encore, et puis ici, et ... (la liste n'est pas exhaustive).

     

     


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    Nous marchons dans la campagne,

    Ma chienne devant, oreilles et queue dressées,

    Moi derrière, penchée face au vent tiède et puissant

    D'une fin de journée trop chaude.

     

    De hauts nuages blancs déchirés, tendus comme des linges,

    Sont bientôt recouverts d'un front gris et compact,

    Laissant à l'horizon paraître quelques traînées de pluie

    Parmi l'or du couchant.

     

    Le soleil est bientôt cerné, sans s'y perdre pourtant ;

    Il darde ses rayons à travers les nuées,

    Longues flèches brillant sur les champs éventés,

    Les tournesols courbés, les bois échevelés.

     

    La terre est sèche, elle appelle l'averse,

    Mais nous rejoindra-t-elle ?

    J'appuie sur mes bâtons pour revenir plus vite,

    Et la chienne rapide m'attend un peu plus loin.

     

     Mais soudain, je sursaute :

    Un chevreuil au galop vient de traverser le chemin,

    Avec deux bourgeons à son front, roux et frêle,

    Suivi d'un second, strictement identique.

     

    Et enfin

    Un superbe renard qui file ventre à terre,

    Traînant sa longue queue fourrée, striée de blanc !

    Tous semblent fuir un orage imminent.

     

    Nous pressons donc le pas, et sommes à l'abri

    Lorsque l'ondée s'abat,

    Intense et bienfaisante pour mes fleurs assoiffées,

     Rafraîchissant les airs et apaisant le vent.

     

     

     


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    Liberté

     

    La chienne s'élance

    Un flot d'oiseaux s'envole

    Du buisson qu'elle a dépassé

    Jailli d'on ne sait où

    Dans un grand battement d'ailes

     

    Je marche au bord d'une plaine duveteuse

    Dont l'ocre roux teinté de jaune

    Laisse surgir des pousses vertes et hautes

    Comme des baobabs sur la savane

     

    On entend des grillons

    Et les fleurs de chardon

    Décorent fièrement le sentier

    De leur mauve éclatant

     

    Dans sa course en avant

    La chienne soulève un second flot d'oiseaux bruissants

    Du buisson éloigné

    Puis un troisième

     

    Les nuées mouvantes

    S'éparpillent dans les airs

    En volutes sombres

    Comme des essaims

     

    Elle court toujours

    Descend la pente du coteau

    Car dans le creux

    Il est un foisonnement d'arbustes où fureter

     

    Je marche autour d'une plantation de maïs

    Elle me rejoint ventre à terre

    Pour mettre son nez dans le bois

    Que je longe à présent

     

    Et puis nous remontons par un champ moissonné

    Écrasant  les éteules

    Rafraîchies par une douce brise

    Sous le soleil radieux

     

     


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             Voici qu'un joli piano blanc s'est installé à l'entrée du Centre Commercial que je fréquente habituellement ; et pour moi, un piano ouvert est comme un ami qui m'ouvre les bras et auquel je ne puis refuser d'accorder un moment.

            Alors je me suis remise à travailler quelques petits morceaux, dont j'exécute avec plaisir un extrait par-ci, par-là à chaque fin de courses, et à chaque fois j'ai des gens ravis qui s'approchent pour me remercier. Ah ! Comme c'est beau la musique ! Que cela fait du bien au cœur ! Car pour le coup, on nous épargne les musiques diffusées souvent trop répétitives.

            Cela me permet de vous faire relire ce poème écrit en 2005 et déjà publié ici.

     

    Mon piano

     

    Mon piano

     

    Tu dormais mon piano
    Les yeux baissés sur tes songes précieux
    Brillant comme un miroir
    De mes pensées confuses

    Enrobé dans le soir
    Tu m’attendais

    Tu attendais que j’ose esquisser sur tes lèvres
    L’ébauche d’un sourire
    Et que je te réchauffe à courir sur tes touches
    À travers les bémols et les accords parfaits
    Que je souffle à tes joues le parfum des berceuses
    Et que je te rappelle
    Tant de moments chantants

    Frémissement rêveur
    Tu t’ébroues doucement sous mes doigts malhabiles
    Et puis te ressaisis sous des gammes précises
    Un arpège s’effondre
    Un autre s’affermit
    Tu ronronnes à présent mon piano réveillé

    J’aime sentir ta joie quand je te fais revivre
    Pour une mélodie pour un instant d’extase
    Le clair balbutiement d’une chaude arabesque
    Jusqu’au seuil de l’été déployée dans la nuit

    Puis tu fermes les yeux discrètement complice
    Et tu gardes en ton cœur l’harmonie qui résonne
    Le jardin des délices à ton front se reflète
    Ruisselant à jamais
    De la claire fontaine aux mille touches blanches
     
     
     
     
    Extrait de "Instants Secrets"
     
     
     
     

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