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Par Mâyâlîlâ le 28 Octobre 2024 à 10:16
Le soleil éclabousse le jardin
D'une lumière d'or ;
C'est trop d'été, soudain,
Pour cette terre qui s'endort,
Harassée de chaleur,
Pourtant si pieusement nourrie
Par des mains travailleuses...
Le ruisselet semble tari,
Mais auprès des citernes bleues
Des fleurs jaillissent en bouquets,
Couleur de rouille et d'incarnat,
Plaisir et réconfort des yeux.
Aux arbres dégarnis
Il reste quelques pommes,
Mais parmi la verdure,
De gros pavés oranges çà et là jonchent le sol,
Sous les yeux ébahis des tomates blafardes...
Des citrouilles s'étalent,
Courges, ou potimarrons,
Et se tordent au sol en des formes étranges...
Cette fourche, là-bas, n'est-ce pas un balai ?
Ce chapeau rapiécé, ce menton en galoche...
Fuyons !!! Car je crois bien que la sorcière approche,
Une verrue au nez, du fond du potager... !
(Poème publié dans mon recueil "Instants Secrets")
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Par Mâyâlîlâ le 6 Octobre 2024 à 18:33
Simon
Tu avais vingt-et-un ans
Et des tas de copains
Au foot
Une jolie sœur
Un grand frère
Et des parents adorables
Qui tenaient le Bar-tabac du Centre Ville
Ce samedi soir
Tu es parti en boîte
Avec des potes
Tout là-bas dans le Cher
Ce n'était pas la première fois
Tu connaissais bien
Surtout le videur
Un grand gaillard gentil comme l'ours Baloo
Ami de ta famille
Tu t'es bien amusé
Tu as rencontré des filles
Ou retrouvé certaines
Tu t'es éclaté
Tu as rigolé
Mais au petit matin
Lorsque tu es sorti
Il y avait du grabuge dehors
Des gars peut-être même pas d'ici
Qui avaient bu et fumé
Et qui s'invectivaient
Armés de couteaux
Si nombreux et violents
Que le pauvre gardien
Désarmé et père de famille
N'osa pas s'interposer
Tu as voulu passer
Peut-être riposter
Et c'est toi qui as pris
Toi qui n'y étais pour rien
Arrivé là au mauvais moment
Tu t'es pris un coup de lame dans le cœur
Mort
Tout seul
Pour rien
Sans avoir rien fait
Tous sidérés
Comment trouver le coupable
Va-t-on le chercher
Le gardien horrifié
Et les parents brisés
Brisés tous les copains
Tous ceux qui les aimaient
Et qui pleurent pour leur peine
Pourquoi tant de violence
Pourquoi
Pourquoi
Pourquoi
Voir les articles de presse ici, puis ici, là et là, là encore, et puis ici, et là... (la liste n'est pas exhaustive).
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Par Mâyâlîlâ le 24 Août 2024 à 22:44
Nous marchons dans la campagne,
Ma chienne devant, oreilles et queue dressées,
Moi derrière, penchée face au vent tiède et puissant
D'une fin de journée trop chaude.
De hauts nuages blancs déchirés, tendus comme des linges,
Sont bientôt recouverts d'un front gris et compact,
Laissant à l'horizon paraître quelques traînées de pluie
Parmi l'or du couchant.
Le soleil est bientôt cerné, sans s'y perdre pourtant ;
Il darde ses rayons à travers les nuées,
Longues flèches brillant sur les champs éventés,
Les tournesols courbés, les bois échevelés.
La terre est sèche, elle appelle l'averse,
Mais nous rejoindra-t-elle ?
J'appuie sur mes bâtons pour revenir plus vite,
Et la chienne rapide m'attend un peu plus loin.
Mais soudain, je sursaute :
Un chevreuil au galop vient de traverser le chemin,
Avec deux bourgeons à son front, roux et frêle,
Suivi d'un second, strictement identique.
Et enfin
Un superbe renard qui file ventre à terre,
Traînant sa longue queue fourrée, striée de blanc !
Tous semblent fuir un orage imminent.
Nous pressons donc le pas, et sommes à l'abri
Lorsque l'ondée s'abat,
Intense et bienfaisante pour mes fleurs assoiffées,
Rafraîchissant les airs et apaisant le vent.
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Par Mâyâlîlâ le 25 Juillet 2024 à 22:43
La chienne s'élance
Un flot d'oiseaux s'envole
Du buisson qu'elle a dépassé
Jailli d'on ne sait où
Dans un grand battement d'ailes
Je marche au bord d'une plaine duveteuse
Dont l'ocre roux teinté de jaune
Laisse surgir des pousses vertes et hautes
Comme des baobabs sur la savane
On entend des grillons
Et les fleurs de chardon
Décorent fièrement le sentier
De leur mauve éclatant
Dans sa course en avant
La chienne soulève un second flot d'oiseaux bruissants
Du buisson éloigné
Puis un troisième
Les nuées mouvantes
S'éparpillent dans les airs
En volutes sombres
Comme des essaims
Elle court toujours
Descend la pente du coteau
Car dans le creux
Il est un foisonnement d'arbustes où fureter
Je marche autour d'une plantation de maïs
Elle me rejoint ventre à terre
Pour mettre son nez dans le bois
Que je longe à présent
Et puis nous remontons par un champ moissonné
Écrasant les éteules
Rafraîchies par une douce brise
Sous le soleil radieux
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Par Mâyâlîlâ le 22 Avril 2024 à 17:50
Voici qu'un joli piano blanc s'est installé à l'entrée du Centre Commercial que je fréquente habituellement ; et pour moi, un piano ouvert est comme un ami qui m'ouvre les bras et auquel je ne puis refuser d'accorder un moment.Alors je me suis remise à travailler quelques petits morceaux, dont j'exécute avec plaisir un extrait par-ci, par-là à chaque fin de courses, et à chaque fois j'ai des gens ravis qui s'approchent pour me remercier. Ah ! Comme c'est beau la musique ! Que cela fait du bien au cœur ! Car pour le coup, on nous épargne les musiques diffusées souvent trop répétitives.
Cela me permet de vous faire relire ce poème écrit en 2005 et déjà publié ici.
Mon piano
Tu dormais mon piano
Les yeux baissés sur tes songes précieux
Brillant comme un miroir
De mes pensées confuses
Enrobé dans le soir
Tu m’attendais
Tu attendais que j’ose esquisser sur tes lèvres
L’ébauche d’un sourire
Et que je te réchauffe à courir sur tes touches
À travers les bémols et les accords parfaits
Que je souffle à tes joues le parfum des berceuses
Et que je te rappelle
Tant de moments chantants
Frémissement rêveur
Tu t’ébroues doucement sous mes doigts malhabiles
Et puis te ressaisis sous des gammes précises
Un arpège s’effondre
Un autre s’affermit
Tu ronronnes à présent mon piano réveillé
J’aime sentir ta joie quand je te fais revivre
Pour une mélodie pour un instant d’extase
Le clair balbutiement d’une chaude arabesque
Jusqu’au seuil de l’été déployée dans la nuit
Puis tu fermes les yeux discrètement complice
Et tu gardes en ton cœur l’harmonie qui résonne
Le jardin des délices à ton front se reflète
Ruisselant à jamais
De la claire fontaine aux mille touches blanchesExtrait de "Instants Secrets"
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