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            Dans les années soixante, mon jeune mari et moi écoutions souvent (en vinyle bien sûr) le déjà célèbre Léo Ferré qui, dans sa période "music-hall", produisait des chansons humoristiques, truffées de jeux de mots et de sous-entendus anticonformistes nous remplissant de gaieté - et que mon époux avait appris à apprécier par le biais d'amis poètes et musiciens.

           Parmi celles-ci il y en avait une dont je me suis toujours souvenue à cause du retentissement qu'elle a encore aujourd'hui :

    « Le Temps du Plastique »
             (sur un rythme de valse...)

    « Si l'on mettait le temps du plastique en musique, sique sique,
    On y perdrait son temps, de temps en temps,
    En y gagnant des sous, et des bijoux ;
    Des bijoux en plastique,
    Bien plus économiques, miques miques,
    Et bien plus int(é)ressants que les diamants
    Que l'on pend, que l'on pend au cou des gens ;
    Car le temps du plastique,
    C'est bien plus fantastique, tique tique,
    On y voit le printemps passer son temps
    À faire des, à faire des fleurs en papier ... »

    (à écouter ici)

     

          J'y pensais ces jours-ci, moi qui vieillissante commence à ne plus reconnaître le monde dans lequel je suis née, en maudissant ce que l'on a fait de la "fée électricité"... Vouée au départ au seul éclairage, n'était-elle pas magnifique, avec les mille couleurs de ses tubes et les modulations de sa puissance ?

          Mais pour en développer l'utilisation on a commencé par trouer les forêts et enlaidir les campagnes avec des champs de pylônes noirs se développant en tentacules à l'infini, puis jalonner les routes de mâts assortis de lignes multiples. Puis ce furent les barrages hydroélectriques et leurs vallées noyées, puis les centrales nucléaires et leurs énormes cheminées fumantes ; le développement des moteurs et de toutes sortes de machines qui peu à peu semblèrent mieux fonctionner qu'avec le charbon ou l'essence - ou nos simples bras et jambes.

           Développement de l'électroménager  : le rêve de la femme ! Soit. Mais cela commence  déborder : café électrique, frites électriques...

         La technologie de la Radio et de la Hifi ; la télévision ; les appareils médicaux et la révolution de la fonderie mécanique vers l'électronique. Les scanners et les tableaux de commandes. Passons... Mais le téléphone devient électrique ! Puis c'est l'apparition de l'ordinateur, de l'imprimante, puis de la box, puis de la fibre, et nos maisons deviennent de véritables bric à brac de fils et de câbles reliés à de plus en plus de prises dont on manque toujours cruellement.

    Chauffage - électrique.

    Ventilation - électrique.

    Tondeuse - électrique

    Porte du garage - électrique.

    Portail - électrique

    Sonnette - électrique.

    Alarme anti-intrusion - électrique

    Arrosage du jardin, nettoyage extérieur - électrique.

    Voiture, vélo, trottinette - électriques !

    Ascenseur  - électrique....

    Et voici maintenant voici que j'ai une brosse à dents - électrique

    un appareil pour respirer la nuit - électrique

    un réveil - électrique

    un diffuseur anti-moustiques - électrique

    et qu'il faudra ajouter à ma table de nuit où je ne sais plus placer de lampe de chevet ni de bouquin, un appareil nécessitant une prise de terre pour enregistrer les gaz de sang durant mon sommeil !!

    Je vais dormir sur une forêt de fils parmi des rampes multiprises.

      
             Moi qui étais au départ favorable aux éoliennes maintenant on ne voit plus que ça, la campagne en est remplie ; et on veut en mettre dans la mer, quelle hérésie ! Nous avons également des champs de panneaux solaires : est-ce plus joli ? On les voit moins, mais ça couvre tant d'espace, c'est démentiel !

            En démarrant cet article je pensais transposer la chanson de Ferré à la gloire de l'énergie électrique, mais de là à le classer dans la section "poésie", j'y renonce... C'est juste un petit essai d'imitation.

        « Le Temps d' l'Électrique »

    « Si l'on mettait en vers la folie d'l'électrique, trique, trique,
    On verrait la Nature, hirsute, cassée,
    Se boucher les oreilles et les deux yeux ;
    Car le temps d'l'électrique,
    Ça lui coupe la chique, chique, chique
    Et bientôt elle sera rasée, bourrée
    De poteaux en ferraille, et de panneaux ;
    De panneaux électriques, bien plus écologiques, giques, giques
    Et bien plus productifs, à travers champs
    Que les blés qui faisaient le pain des gens...»

    (à chanter sur le même air)

     

                    Bien sûr vous pourrez me dire que les deux ne sont pas comparables, et que l'énergie électrique est l'alternative la plus vertueuse possible aux autres énergies qui enlaidissaient et polluaient bien plus le paysage. De plus, nous y sommes devenus accro, avec les smartphones, le web et les consoles de jeux.

             Le problème est sans doute dû à l'abondance de la demande.

             Espérons que l'humanité, portée par un Esprit qui la dépasse, saura évoluer positivement en préservant la branche fragile qui nous porte : notre planète bien-aimée.

     

     


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    Merci

     

              Mes remerciements vont vers vous pour vos vœux de rétablissement. C'était un vrai Covid bien solide, le test l'a largement confirmé malgré le vaccin reçu à l'automne dernier, et qui m'aura tenue alitée plusieurs jours avec de la fièvre et une toux pénible. Mais il est vrai que l'on n'y est plus habitué, surtout lorsqu'il n'y a plus de parents pour prendre soin de vous, mais que c'est vous au contraire qui devez continuer à vous occuper de votre entourage, même dans cet état. Enfin, bon, la chienne du moins n'a pas réclamé quand elle a vu que je ne l'emmenais plus promener, et j'en étais bien navrée pour elle. Elle a juste eu très peur d'être à nouveau abandonnée, car me voyant hors d'état de sortir elle s'est réfugiée dans ma chambre et ne voulait plus me quitter, ce qui me donne à penser qu'elle avait dû appartenir à une personne âgée qui à un certain moment n'a plus eu la force de s'en occuper, et dont les enfants ont préféré se débarrasser d'elle. Heureusement aujourd'hui je l'ai sortie à nouveau, quoique encore peu solide avec cette chaleur subite.

        Aujourd'hui je me sens un peu mieux, j'arrive du moins à taper, j'ai moins de brume dans la tête et même quelques idées qui ressurgissent : petit à petit la situation d'étranglement que je vivais semble se desserrer. J'ai intérêt à être en forme car j'ai charge d'âmes et il m'arrive parfois de craquer - ce qui m'est salutaire car ceux dont je m'occupe comprennent peut-être mieux ce qu'ils me doivent et sont obligés de se montrer un peu moins exigeants... même si, dans le cas d'une personne hospitalisée, elle me retombe dessus pour la seconde fois en dix ans sans avoir fait sa rééducation car elle s'ennuie trop de sa maison (ou de moi !)... Les journées se passent à téléphoner partout pour trouver des kinés qui tous refusent une nouvelle patiente. Moi, sous le poids, je m'écroule.  Eh ! Normal, non ?


           Amitiés à tous.

     

    Merci

     

     

     


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        Chers amis,

       Comme vous le savez, j'aime beaucoup vous lire et échanger avec vous.

        Mais depuis quelque temps je ne peux plus faire face à mon quotidien qui me semble surchargé  et depuis 3 jours je me suis effondrée avec une forte fièvre.

         Et là, impossible de rien faire, même taper sur les touches est pour moi une épreuve.

       Je vous envoie toutes mes amitiés en espérant retrouver un semblant de forme prochainement.

     

     


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                   Un animal blessé n'en est que plus féroce.

                C'est ce qui est arrivé à l'armée du IIIe Reich en déroute, après l'annonce du débarquement de Normandie.

              Chaque année, les collégiens de notre ville se rendent à Oradour-sur-Glane et en reviennent bouleversés. L'atmosphère là-bas est si mortifère qu'ils ont du mal à s'en remettre, et c'est pourquoi sans doute ils participent ensuite avec enthousiasme au Concours National de la Résistance et de la Déportation, où ils ont parfois été primés.

                Or, le 10 juin 1944 est aussi la date d'un massacre en la ville d'Issoudun. La place centrale de la ville, autrefois nommée "Place des Marchés", en porte aujourd'hui le nom : Place du 10 juin 1944.

                 Ce jour-là, un samedi, le groupe de Résistants local avait annoncé pour midi un lever de drapeaux sur cette place où chacun affluait pour le marché hebdomadaire. Une foule dense s'était rassemblée pour assister à l'évènement.

               Or, un contretemps retarda le déroulement de la cérémonie : il manquait des cordes pour hisser les couleurs ! Pendant que quelqu'un se pressait à les chercher, on patientait dans une atmosphère festive quand soudain des cris s'élevèrent : des chars étaient apparus remontant le boulevard venant de la gare ! Étaient-ce des chars américains ?

                Le temps de réaliser qu'il s'agissait de blindés allemands une panique s'installa, le gens fuirent en tous sens sous le feu nourri des nazis, cherchant à se cacher jusque dans les toilettes publiques.

             Résultat : onze morts et de nombreux blessés à vie, ayant perdu jambes ou bras.

              Un article ici sur le journal de la ville relate cette tragédie (tourner deux pages), et un film  a été réalisé en 1994 (cinquantenaire de la libération) pour en conserver la mémoire, agrémenté de dessins originaux et consultable sur Ciclic ici ("Raconter le 10 juin 1944").

                   Aujourd'hui on multiplie les cérémonies de commémoration, mais pour quel résultat ? Sans doute pour mettre du baume au cœur de ceux qui ont perdu des proches ou se souviennent encore de leurs souffrances ; mais certainement pas pour que le monde change ! Vladimir Poutine ne se gêne pas pour écraser le peuple Ukrainien, ni le Hamas pour utiliser son peuple comme bouclier humain.

                 De surcroît, le peuple français qui ne cesse de se soulever et de se plaindre alors qu'il est en paix, va chercher réconfort dans le camp des dictateurs au risque de réitérer des situations similaires à celles que l'on dénonce !

                  C'est pourquoi je préfère ne pas trop me souvenir et vivre plutôt le moment présent : encore un peu de liberté et de lumière dans un monde plus que jamais menacé.

                 Ou bien garder dans mon cœur les souvenirs palpitants de mon Papa qui, engagé volontaire à 18 ans en 1944, voltigeait en avion au péril de sa vie lors de la bataille du Rhin au-dessus des positions allemandes pour en dresser la carte précise ou, en occupation au château de Warthausen dans le Bade-Würtemberg, passait ses journées à jouer du violon avec la vieille Baronne qui l'accompagnait au piano, ravie de cette opportunité d'héberger un petit français aussi bon musicien.

     

     

           


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                J'ai vécu des jours si chargés depuis la mi-avril (le post du 1er mai était la reprise d'une ancienne publication) qu'il m'a été impossible d'écrire quoi que ce soit sur ce blog, malgré ma fidélité à prendre quelques photos de mes sorties avec Indya, fidèle compagne toujours gaie et attentive.

            Je vais essayer de reprendre ici le fil de ces jours qui se ressemblent dans leur morosité, sauf aux heures de promenade qui à chaque fois les éclairent.

           Je terminerai (mais ce sera sur plusieurs articles) par le joli voyage qui vient de me réchauffer un peu le cœur, malgré sa rapidité.

           Commençons par une image du "bonheur" qu'il y a à crapahuter dans les bois (ou les champs) locaux en ce moment, en grimpant sans cesse sur les bas-côtés tant les chemins sont embourbés et détruits par les passages des voitures de forestiers, ou de tracteurs.

     

    Après une longue absence


           Là c'est une photo qui date du 6 mai. Conjointement j'ai photographié l'azalée de mon jardin, qui a contrario profitait largement de la pluie pour être plus beau que jamais malgré les pousses de lilas qui l'environnaient.

     

    Après une longue absence

     
              Voici maintenant quelques vues d'une jolie promenade effectuée le 11 mai, et pour laquelle j'avais aussitôt composé un article, consciente de mon retard sur mon blog... Or ayant oublié d'enregistrer mon travail au fur et à mesure, j'ai tout fait sauter en voulant quitter une image ! Eklablog n'est guère protégé contre les fausses manipulations. J'étais si désolée, ne me souvenant plus bien comment j'avais commencé, que j'ai abandonné complètement cette publication.

           Je me trouvais dans un espace de nature protégé, où poussaient de bien étranges fleurs, comme ces "Sceau de Salomon"  qui sont paraît-il de la famille du muguet.


    Après une longue absence


              Il y avait aussi celles-ci, dont j'ignore le nom.

    Après une longue absence


           Ensuite je débouchai sur une allée au nom poétique de "Chemin Rural de la Ruelle aux Vaches" (voyez le panneau vert). [Si vous voulez agrandir l'image, cliquez dessus, mais ensuite revenez en arrière en utilisant la flèche en haut à gauche de l'écran, sinon vous aussi vous quittez tout... !]


    Après une longue absence


                 Puis à flanc de coteau sur une végétation quasi méditerranéenne.

    Après une longue absence


          Tandis qu'en face s'étendaient les champs mollement vallonnés.

    Après une longue absence


               Je vous souhaite maintenant une belle journée, ensoleillée autant que possible.

     

     


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