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             Connaissant mon intérêt pour les livres de sagesse, ma fille vient de m'offrir un pavé de près de 500 pages qui réunit trois œuvres de Paulo Coelho : Maktub (dérivé de l'arabe "c'est écrit"), Manuel du Guerrier de la Lumière, et Le Manuscrit Retrouvé.

     

    Maktub de Paulo Coelho

     

          J'ai donc commencé à en lire la première partie. C'est un ensemble de textes composés pour une revue à la demande de son directeur, et que l'auteur à l'origine ne pensait pas publier. Mais il s'y est senti poussé par l'intérêt qu'y ont porté ses lecteurs, par leurs commentaires enthousiastes. En puisant dans différentes traditions il y avait rédigé de courts récits mettant en scène un disciple et son maître, un voyageur et un berger, un étranger et le père supérieur d'un monastère, etc... pour apporter la lumière sur telle ou telle question fondamentale de l'existence et du rapport de l'Homme à "Dieu" - en qui l'on sent d'emblée la foi prépondérante, puisqu'en exergue de chacun des trois titres de la trilogie il cite une phrase de l'évangile de Luc.

          Au fur et à mesure de ma lecture j'ai eu de plus en plus envie d'en citer pour vous un passage. Mais cela reviendrait à recopier entièrement l'un des textes, ce qui est peut-être à la fois long et inacceptable vis-à-vis de l'éditeur.

          Voici donc simplement la conclusion d'une scène entre un Visiteur et un Père Abbé, dans laquelle le premier s'inquiète des pensées coupables qui pourraient l'éloigner de l'amour de Dieu, tandis que le second compare ces pensées au vent, que l'on ne peut saisir et qui vaque à sa guise.

    « De la même manière, il est impossible de ne pas avoir de pensées qui offensent Dieu, répondit l'abbé. Mais si vous savez dire non à la tentation, elles ne vous feront aucun mal. »


           J'aime bien aussi le texte qui précède celui-ci, mais que je ne peux citer intégralement. Coelho évoque adroitement la chenille, qui se prend pour la  plus misérable des créatures et qui s'alarme lorsque la Nature lui demande de se tisser un cocon. Persuadée qu'elle tisse son propre linceul, elle s'adresse à Dieu et clame son désespoir, puis se laisse mourir... C'est alors qu'elle se retrouve plus magnifique que jamais : papillon ! Oui, la parabole a peut-être été souvent répétée ; mais combien elle montre la nécessité d'un abandon total pour vraiment connaître la magnificence de Dieu (ou du Divin en général) ! Et comme l'Amour qui nous est témoigné y est mis en Lumière avec la démonstration que c'est au bout de la nuit la plus noire et du désespoir le plus profond que jaillit l'Aube du Jour Parfait !

             Ailleurs encore cette belle métaphore énoncée par un maître à ses disciples :

    « - Le chemin spirituel est à l'image du feu qui brûle devant nous, dit-il. L'homme désireux de l'allumer doit s'accommoder des désagréments de la fumée qui nous fait suffoquer et monter les larmes aux yeux (...)

     - Et si quelqu'un allumait le feu pour nous ? demanda l'un des disciples. (...)

     - Celui-là serait un faux maître (...) ; puisqu'il n'aurait appris à personne à l'allumer, il serait capable de laisser tout le monde dans l'obscurité. »


        Ainsi ces petits textes, pour simplistes qu'il paraissent, charment par leur aspect authentique, l'impression de voyager au fil des cultures pour en retirer les plus merveilleuses pépites de sagesse.

     

     

    Lotus

     

     


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