• Oiseaux

     

            Le soleil monte subrepticement dans le ciel, sans que nous puissions trop le suivre tant nos journées restent souvent pluvieuses.

               Pourtant, depuis février il s'est trouvé quelques belles matinées où, à peine les volets ouverts au matin, on entendait déjà le joyeux gazouillis des mésanges bâtissant leurs nids.

             Ah ! Les petites mésanges avec leur frais "titiou titiou ti", comme je les aime ! Elles mettent le cœur en joie autant que les rayons du soleil, elles sentent bon les petites feuilles naissantes et l'odeur enivrante des premiers bourgeons chargés d'oxygène.

     

            Quand le soir descend, c'est le merle qui se fait entendre. Il paraît qu'il veut faire savoir qu'il est sur son territoire, mais moi je suis certaine qu'il salue la tombée du jour et chante pour le crépuscule. Tout au long du coucher du soleil, il ne cesse de moduler ses chaleureuses phrases flûtées, soignant ses effets, variant les tons, esquissant des improvisations en musicien accompli, traversant le silence puis le laissant réapparaître comme un point d'orgue après une mélodie demeurée en suspens...

          Ce soir, son épouse la merlette s'était juchée sur la haie pour l'écouter. Au-dessus d'elle, dans le grand cerisier, il semblait lui parler d'amour, lançant vers le ciel des trilles extasiées. Elle, muette, ne bougeait pas. C'était leur secret. Ils étaient chez eux, habitant ce jardin depuis de nombreuses années, et bientôt, ils allaient connaître un nouveau printemps. Ils saluaient ce moment, heureux d'être là.

     

            Que serions-nous, sans les oiseaux ? Quels maîtres ils sont pour nous, quels amis extraordinaires aussi ! Quand je pense à tous ces arbres qui ont été coupés dans ce quartier depuis mon arrivée, je tremble. Ne nous restera-t-il bientôt que quelques moineaux ? Le humains sont effrayants : les arbres les gênent, ils ont besoin de place pour garer leurs voitures et hop ! Ils les font sauter. Et puis ils ont aussi des chats qui guettent, et chassent les oiseaux !

           Alors les oiseaux reculent, mais ils chantent si fort qu'on les entend toujours de loin, et l'on reprend courage.

            Bientôt nous entendrons le coucou, et nous saurons que la belle saison est arrivée.

     

     

     

    « Une comète à voir en 2024La Grâce »

  • Commentaires

    1
    Mercredi 13 Mars à 08:28

    Ton texte, joliment écrit, donne envie d'être plus attentifs à ses compagnons ailés. Merles, tourterelles, pies, pigeons, moineaux, rouge-gorges, mésanges... ils sont là quotidiennement et agrémentent le jardin. De temps à autre un geai, des pinsons ou même des chardonneret en été.

      • Mercredi 13 Mars à 11:13

        Tu en as de la chance ! Ici, des chardonnerets je n'en vois plus... Les pigeons et tourterelles turques ont envahi la place.

    2
    Mercredi 13 Mars à 10:12

    Un beau plaidoyer pour les oiseaux

    Oui les humains sont effrayants à détruire les arbres et le reste...

    Cela me désole

    Bisous ma chère martine et bon mercredi

    3
    Mercredi 13 Mars à 19:02

    Quand j'entends les oiseaux je suis en joie. Hier la cigogne de Colmar cherchait de petites branchettes pour améliorer son nid.

    Merci pour ce texte joyeux.

    Bises 

      • Jeudi 14 Mars à 18:20

        Oh, je n'ai jamais vu de cigogne en vrai !! C'est mignon de la voir chercher des brindilles...

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